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Eviter les collisions dans nos projets avec le management des risques

François DeboisResponsable Innovation
USS_Abraham_Lincoln(CVN_72)

L'histoire suivante est une transcription «présumée » d'une conversation radio réelle entre un navire de la marine américaine et le contact maritime canadien au large des côtes de Terre-Neuve en Octobre 1995.

Américains : S'il vous plaît détournez votre cap de 15 degrés Nord pour éviter une collision.

Canadiens : Nous vous recommandons de détourner votre cap de 15 degrés Sud pour éviter la collision.

Américains : Ici le capitaine d'un navire de l'US Navy. Je dis à nouveau : détournez votre cap.

Canadiens : Non, je le répète, vous, détournez votre cap.

Américains : CECI EST LE PORTE-AVIONS USS LINCOLN, LE SECOND PLUS GRAND NAVIRE DE LA FLOTTE ATLANTIQUE DES ÉTATS-UNIS. NOUS SOMMES ACCOMPAGNES DE TROIS DESTROYERS, TROIS CROISEURS ET DES NAVIRES AUXILIAIRES NOMBREUX. JE VOUS DEMANDE DE CHANGER DE CAP DE 15 DEGRES NORD, 1-5 DEGRES NORD, OU DES CONTRE-MESURES SERONT PRISES POUR ASSURER LA SECURITE DE CE NAVIRE.

Canadiens : Nous sommes un phare. A vous.

Vous avez dit risque ?

« Événement ou ensemble d’événements incertains, qui, s’il se produisait, affecterait la réalisation des objectifs. »

Ça vous dit quelque chose ? Il s’agit de la définition d’un risque selon le PMI® (Project Management Institute - USA). Certains événements viennent ainsi se planter au travers du chemin que nous avions tracé pour notre projet. Nous souhaiterions qu’ils soient ailleurs, mais le fait est qu’on ne peut déplacer tous les phares de tous les océans du monde !

Il existe néanmoins des solutions pour éviter de se ridiculiser.

éviter les collisions dans nos projets avec le management des risques

Affûter la longue-vue pour identifier les obstacles

Une première étape clé est d’identifier l’ensemble des évènements qui pourraient semer le trouble dans notre projet. Plusieurs outils peuvent permettre de documenter un registre des risques potentiels :

  • Le brainstorming avec l’équipage du projet, avant le départ du port ;
  • L’arête de poisson (je continue dans l’analogie maritime !), également appelé diagramme d’Ishikawa ;
  • Les checklists de risques, alimentées par les campagnes précédentes (indiquant par exemple qu’en Bretagne, il y a plein de fars, mais qu’il y en a moins du côté de Terre-Neuve).

Solliciter la sagacité du marin pour évaluer la criticité

La probabilité de percuter un phare est faible, mais la dangerosité de la situation est extrême !

A contrario, le fait de croiser un globicéphale noir est très probable, mais sans impact négatif sur le projet.

Comment différencier les risques avec discernement et bien miser l’énergie de l’équipage ?

Une solution consiste à classer les risques sont par ordre de criticité, selon deux paramètres :

  • La probabilité d'apparition de l'événement à risque.
  • La gravité des conséquences de l'événement à risque.

La criticité d'un risque est d'autant plus grande que l'événement a une grande probabilité d'apparition et des conséquences très graves.

Préserver le navire et l'équipage

Identifier et évaluer les risques les plus critiques, c’est bien, encore faut-il les traiter ! Cela peut prendre 4 formes différentes :

  • Éviter : supprimer les causes ou l’origine par une révision des objectifs ou un aménagement de la solution (exemple : modifier le plan de navigation pour être certain d’éviter le phare).
  • Atténuer : diminuer soit la probabilité (exemple : doubler la surveillance électronique d’une surveillance visuelle des obstacles au large), soit la gravité (exemple : si on croise un phare, on lui envoie trois torpilles pour le faire sortir du cap), ou les 2.
  • Transférer : négocier avec partenaires spécialisés ou mieux équipés (ex : un satellite de surveillance spécialisé dans le positionnement des objets en mer). Se couvrir par une assurance.
  • Gérer : pour les risques tolérables, prévoir des marges en coût, délai, performances, assurer un contrôle efficace, des responsabilités de suivi. Établir un « plan de secours » activé si le risque se produit (exemple : 3 mois de délais provisionnés au cas où il faudrait remettre le navire à flot après percussion d’un phare !).

Continuer à surveiller l'horizon

Les conditions de navigation peuvent évoluer très vite. Malgré tous les efforts mis en œuvre pour gérer les risques, il y a fort à parier que le navire va rencontrer des évènements que l’équipage n’avait pas prévus.

C’est pourquoi il faut piloter le traitement des risques les plus critiques, et continuer, à chaque point d’étape, à identifier, évaluer et traiter de nouveaux risques.

Comme quoi, le management des risques projets n’est pas « so phare away » !

(Citation du jour :  "Si vous voulez aller sur la mer sans aucun risque, n'achetez pas un bateau, achetez une île !" - Marcel Pagnol)

Ecrit par

François Debois

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