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Le perroquet grossier – reconnaître les talents de vos équipiers dans le projet

Par le 25 janvier 2016

Le perroquet grossier – reconnaître les talents de vos équipiers dans le projet

Un sergent-major à la retraite hérite d’un perroquet parlant, provenant d’un parent récemment décédé qui tenait un bistrot portuaire très animé. Lors des premiers jours dans sa nouvelle maison, le perroquet, d’habitude bavard, se révèle craintif. Le vieux sergent, en dépit de sa sévérité et de sa discipline légendaires, se sent désolé pour l’oiseau, et l’encourage doucement avec des mots doux et des morceaux de fruits.

Au bout d’une semaine, le perroquet commence à retrouver sa voix… et plus encore. Réagissant favorablement au bon traitement du sergent, le vocabulaire du perroquet s’étoffe de nouveaux mots,  y compris les nombreuses expressions colorées qu’il a apprises dans le pub. Le vieux sergent-major commence à être très irrité par la grossièreté incessante du perroquet, et après quelques jours d’insanités, il décide qu’il est nécessaire de mettre l’oiseau sous contrôle.

Le sergent-major essaye d’abord d’inciter le perroquet avec la promesse d’une récompense pour bonne conduite, mais en vain. Il essaye ensuite d’éduquer l’oiseau en lui retirant ses privilèges s’il n’obéit pas, à nouveau en vain; le perroquet reste obstinément grossier.

Enfin, le vieux major bascule dans un mode qu’il connaît bien : celui du champ de bataille. Il attrape l’oiseau, serre ses mains autour de son bec, jette le perroquet qui l’agonit d’injures dans le tiroir du haut du congélateur, puis claque la porte.

Les cris de protestation du volatile se poursuivent à l’intérieur du congélateur pendant quelques secondes, puis s’arrêtent brusquement. Le sergent-major profite d’un silence bien mérité pendant un moment et puis, craignant que le choc thermique ne soit fatal, ouvre soigneusement la porte du congélateur, puis le tiroir dans lequel il a jeté l’oiseau. Le perroquet en émerge lentement, et se perche sur le rebord.

«Je vous présente mes excuses pour mon comportement grossier et irrespectueux », déclare le perroquet, « je promets de ne jamais utiliser un tel langage à nouveau. Et… au fait… il a fait quoi le poulet ? »

Des perroquets et des projets

Le perroquet sait parler, mais le contexte dans lequel on le place ne lui permet pas d’exprimer tout son potentiel. Pire, quand il le fait, il est sanctionné ! Imaginons maintenant que le perroquet soit un équipier de votre projet, et que vous soyez le sergent-major.

Souvent, les équipiers que nous sollicitons embarquent dans le projet avec des talents inattendus, et parfois, il peut arriver qu’ils nous irritent car nous avons l’impression qu’ils déstabilisent l’ordre que nous souhaiterions établir. Tout est question de cadre de référence : un équipier habitué à donner son point de vue, même contestataire, en réunion trouvera légitime de le faire dans votre projet.

Alors comment obtenir un comportement acceptable dans le projet, tout en bénéficiant des talents de l’équipier ?

Définir des attentes réciproques au démarrage du projet.

C’est l’enjeu de l’entretien de délégation entre le chef de projet et l’équipier. Cet entretien permet de clarifier la contribution qui est attendue de l’équipier (et du chef de projet), des règles de fonctionnement communes, mais aussi de mettre en lumière les talents de l’équipier.

On accepte plus facilement les différences de l’autre quand on a identifié au préalable ce qui nous rassemblait.

Accepter le storming.

La gamme du sergent-major se résume à carotte et bâton, qui se révèlent bien pauvres pour obtenir satisfaction du volatile. Il n’arrive à ses fins que par une violence extrême, dont les résultats seront probablement de courte durée.

Que ce soit dans une relation bilatérale ou dans la constitution d’une équipe, le chef de projet va devoir franchir (selon Tuckman) 5 phases clés, dont l’une (le « storming »), se traduit par des confrontations d’idées parfois violentes. C’est dans cette phase que le chef de projet doit mobiliser ses talents de facilitateur et de médiateur… plus que de castrateur d’initiatives.

Distinguez ce qui peut perturber le projet de ce qui peut vous perturber

Tous les chemins mènent à Rome, mais chaque chef de projet a son chemin de prédilection :-). Certaines attitudes de l’équipier vous déroutent ? Il peut être intéressant d’analyser si elles sont synergiques ou antagonistes par rapport à la trajectoire du projet.

Et si elles contribuent à sa progression, il peut être bon d’accepter que la manière de faire de l’équipier ne soit pas forcément la votre…

Et vous, comment réagissez-vous face dans ce type de situation ?

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