Nous avons récemment interrogé 86 chefs de projets et équipiers de projets pour connaitre leur position sur la question suivante : « quels sont pour vous les facteurs de réussite majeurs des projets ? »
La définition des besoins, maillon essentiel de la réussite des projets
Ce sondage met en lumière la nécessité de bien calibrer les besoins du commanditaire ou des futurs utilisateurs du projet.
Mais c’est souvent une tâche compliquée pour le chef de projet qui se trouve confronté à plusieurs situations :
- le client visualise une solution, mais n’est pas forcément explicite sur le besoin véritable. On appelle cela l’effet de fixation, ou encore l’inertie psychologique : tant que le client est focalisé sur la solution qu’il s’est représentée dans le projet, il a du mal à prendre du recul (et à se projeter éventuellement dans d’autres solutions qui pourraient répondre avec plus de performance/moins de coûts ou de délais à son besoin). Exemple : « je veux une piscine dans ma maison de vacances ! « , alors que le besoin est peut-être « pouvoir me baigner au calme une fois par mois » (ce qui ouvre un éventail de solutions plus large !);
- le client n’est pas capable d’exprimer spontanément une partie de ses besoins « implicites », tellement ces derniers sont intériorisés. Exemple : « l’eau de baignade doit être propre et ne pas dégager d’odeur nauséabonde » > cela semble tellement évident que le client n’en parlera même pas. Mais imaginez si vous lui livrez sa piscine avec de l’eau croupie ! « Désolé, m’sieur le client, l’eau propre, c’était pas dans la commande ! » ;
- les porteurs du besoin peuvent être parfois dispersés dans l’organisation, et la consolidation des besoins peut donc s’avérer complexe, voire parfois insoluble lorsque les besoins sont contradictoires. Exemple : les enfants veulent des toboggans, les parents un jacuzzi, et la tante un couloir de nage pour parfaire son dos crawlé !.
Bref, la définition du besoin est une vraie quête au sein du projet, et nous aborderons lors de prochains billets quelques antidotes à ces pièges que vous pouvez rencontrer. Je vous souhaite une excellente semaine, remplie de projets exaltants 🙂
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Fabien RAYNAUD Il y a 6 années
Merci pour ces statistiques très intéressantes et bien révélatrices.
Même s’il n’y a pas de solution miracle, une approche par gestion agile (issue du développement logiciel agile) permet de réduire « l’effet tunnel » et de donner régulièrement du feedback au client sur la réalisation du projet.
Avec un client suffisamment proche et des feedbacks réguliers, on peut rapidement corriger les erreurs de trajectoire, et surtout le client peut revoir ses premières hypothèses et adapter son besoin au cours du temps (dans la mesure du raisonnable, bien évidemment).
François Debois Il y a 6 années
@Fabien : je suis complètement en phase avec votre commentaire. Et cela pose parfois un vrai défi : réussir à embarquer le client dans un processus agile, qui lui donnera la possibilité d’interagir avec/sur le projet régulièrement, mais qui supposera également qu’il fasse le deuil d’une vision détaillée (finis les classeurs de specs!) dès le début du projet. ça fera l’objet d’un prochain billet 🙂