Le blog du Chef de projet

Approche traditionnelle ou agilité : quelles différences ?

Le management de projet traditionnel ou en cascade (waterfall en anglais), est un héritage de l’industrie et de la construction de bâtiments, et ses phases principales ont été modélisées la première fois en 1956 par Herbert D. Benington lors d’un Symposium sur les méthodes de programmation avancées. Ce modèle repose sur les hypothèses suivantes :

La robustesse du modèle s’accompagne donc d’une certaine rigidité par rapport à toute demande de changement. Et le problème se pose lorsque le client peine à exprimer l’intégralité de ses besoins au démarrage du projet… ce qui s’avère, malheureusement, très fréquent !

Dix-sept hommes en colère

En février 2001, aux Etats-Unis, dix-sept experts en développement logiciel, venant d’horizons différents, se réunissent pour changer la donne. Leur objectif : extraire de leurs concepts respectifs des critères pour définir une approche différente de la cascade pour développer des logiciels.

Parmi eux : Ward Cunningham, l’inventeur du Wiki via WikiWikiWeb, Kent Beck, père de l’extreme programming et cofondateur de JUnit, Ken Schwaber et Jeff Sutherland, fondateurs de Scrum, Jim Highsmith, prônant l’ASD, Alistair Cockburn pour la méthode Crystal clear, Martin Fowler et Dave Thomas ainsi qu’Arie van Bennekum pour DSDM (Dynamic System Development Method), la version anglaise du RAD (développement rapide d’applications).

L’histoire ne dit pas s’ils sont en colère (peut-être même qu’ils ont passé un moment très agréable !), mais en tout cas, ils sont extrêmement productifs, car ils rédigent le Manifeste agile, constitué de quatre valeurs et de 12 principes fondateurs, et considéré comme la définition canonique du développement agile et de ses principes sous-jacents.

Première différence fondamentale : contraindre le projet par le périmètre, ou le contraindre par les moyens et les délais

Dans son Framework AGILE PM ®, DSDM représente les différences entre les 2 approches de la manière suivante : une approche traditionnelle qui contraint le projet par un périmètre à livrer (et asservit donc coûts et délais à ce dernier), et une approche agile qui le contraint par les coûts et les délais (et leur asservit donc le périmètre).

Reprenons l’exemple de la maison :

Ce changement de paradigme va induire des modes de fonctionnement très différents entre les 2 approches.

2 manières d’aborder le projet

Nota : pour en savoir plus sur le bus factor

L’impact sur la réussite des projets

Le Standish Group a publié en 2015 la nouvelle version du Rapport CHAOS, qui présente une photographie de l’état de l’art du développement logiciel. Le rapport, qui analyse 50 000 projets à travers le monde (de petites modifications à la mise en oeuvre de refontes globales), intègre notamment une comparaison des performances des projets en fonction de l’approche utilisée :

Les chiffres interpellent, et posent les questions suivantes :

Rendez-vous dans le prochain billet !