Le blog du Chef de projet

Remotiver un membre de son équipe projet

Une décision qui tarde, un autre équipier en retard malgré des relances, un chef de projet insuffisamment à l’écoute, un responsable hiérarchique qui se désintéresse du projet, trop peu de moyens, le sentiment d’être seul face à une tâche immense, etc…

Bref, les raisons de se démotiver pour un équipier sont légion ! Et l’équipier n’a pas toujours en lui les ressources pour se remotiver. De plus, il ne dit pas toujours clairement ni qu’il est démotivé, ni de quoi il a besoin pour se remotiver. Dans ces conditions, le chef de projet doit d’abord s’apercevoir de cette démotivation puis agir pour tenter de « renverser la vapeur ».

Cette liste n’est pas exhaustive. Un chef de projet attentif pourra quelquefois discerner dans le langage verbal (les mots utilisés), para-verbal (un changement de ton, un rythme différent, des expressions inhabituelles) ou non-verbal (une posture avachie, un regard fuyant) une lassitude qui l’alertera sur une démotivation possible.

Deux écueils à éviter

Le premier écueil pour le chef de projet est celui de l’interprétation. Il est parfois difficile de distinguer la  démotivation. Un travail bâclé de l’équipier peut être dû à de la fatigue, une surcharge temporaire de travail, une préoccupation personnelle ou une simple incompréhension sur le travail à fournir. Une attitude inhabituelle peut être interprétée comme un signe de démotivation alors qu’elle ne l’est pas. Comprendre qu’il y a effectivement une démotivation d’une part, et en comprendre le sens d’autre part sont les deux aspects de cet écueil.

Le deuxième écueil est de ne rien faire en se disant que « ce n’est pas grave, il va se ressaisir, c’est juste un mauvais moment ». Pour le chef de projet, la peur de créer un problème alors qu’il n’y en a pas, la peur de passer pour une personne excessivement inquiète ou encore la peur de la confrontation en face à face risquent de l’empêcher de traiter la situation. Ces peurs peuvent l’amener à minimiser l’importance de la démotivation. Elles deviennent des excuses pour ne rien faire.

Comment agir ?

La rencontre

La première attitude est de partager notre perception avec l’équipier concerné. Le bénéfice de cette rencontre est de clarifier la situation, d’identifier le problème. Il ne s’agit pas de l’accuser mais d’exprimer son ressenti. Y a-t-il vraiment démotivation ?

Si c’est le cas, il arrive souvent que cette initiative suffise. Pour l’équipier, le fait de verbaliser et de réfléchir à sa démotivation est déjà le début de la résolution du problème. L’intérêt que vous lui portez et que vous lui montrez par cet échange va jouer comme un vrai « remontant ». De plus, évoquer ses difficultés représente pour l’équipier un bon moyen de prendre du recul par rapport à elles et de les reconsidérer de manière plus légère.

D’autre part, et c’est le cœur même de la problématique, la motivation d’un individu ne peut se faire qu’avec lui. Il serait utopique, voire contre-productif, de vouloir motiver quelqu’un « malgré lui ». En parler avec lui, c’est aussi réfléchir ensemble à ce qu’il peut faire pour en sortir.

Dans tous les cas, l’initiative de la rencontre est de la responsabilité du chef de projet.

Après cet échange, plusieurs leviers peuvent être explorés.

Le levier de la tâche

Le levier du développement personnel

Le levier de l’organisation

Le levier de l’équipe-projet

Bien entendu, le chef de projet veillera à anticiper ces moments de démotivation inévitables par

« N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur. » – Albert Einstein