Le blog du Chef de projet

Gestion multi-projets : accumulez les petites victoires pour entretenir votre Sentiment d’Efficacité Personnelle

Lorsqu’on évolue dans un environnement multi-projets, on a parfois l’impression de ne pas avancer, de patiner, de refaire plusieurs fois la même chose… Et malheureusement, cette impression impacte notre efficacité, ce qui nous rend encore plus amer… c’est une spirale infernale.

Autrement dit : Ne pas avancer fatigué !

Hors, pour entretenir son capital énergie sur le long terme, il faut nourrir son sentiment d’auto-efficacité.

Le sentiment d’auto-efficacité

Pour Albert BANDURA, le système de croyance sur son auto-efficacité, ou sentiment d’efficacité personnelle (SEP), est au fondement de la motivation, du bien-être et des accomplissements humains. Pour lui, si les gens ne sont pas convaincus qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils souhaitent grâce à leur propre action, ils auront peu de raisons d’agir ou de persévérer face aux difficultés.

Le sentiment d’efficacité ne consiste pas seulement à savoir ce qu’il faut faire et à être motivé. Il s’agit plutôt d’une forme de monitoring de soi, et d’action sur soi pour créer les conditions de l’efficacité.

Les 4 sources du sentiment d’efficacité :

1. Les expériences actives de maîtrise : il s’agit des performances antérieures, des succès et des échecs. Cela consiste à se fixer des objectifs dans sa zone d’influence et rapidement atteignables, qui vont favoriser notre motivation. Exemple : je me fixe pour ma part l’objectif de livrer 2 choses utiles dans la journée. La prise de conscience de cette livraison en fin de journée est extrêmement stimulante. A contrario, si je cumule trop d’objectifs et que je ne les atteins pas, je risque de dégrader mon SEP.

2. Les expériences vicariantes : il s’agit de la comparaison « sociale », avec nos pairs. Observer la réussite ou l’échec d’autres personnes dans une tâche ou un projet peut jouer sur le sentiment d’efficacité d’un individu par rapport à cette tâche, surtout si ces personnes partagent avec lui un certain degré de similitude qui favorise le processus d’identification. Exemple : rechercher un benchmark sur la manière de travailler des autres chefs de projet/acteurs projet, et expliciter ce qu’ils font mieux et moins bien que moi. Il convient de noter que cette comparaison sociale est surtout efficace si l’objectif de la tâche ou du projet est présenté comme une occasion de développer ses compétences ou habiletés.

3. La persuasion verbale : il s’agit des feed-back évaluatifs, encouragements et avis de personnes qui sont signifiantes pour nous (notamment, là encore, nos pairs). Les individus sont sensibles à la perception de leur compétence qu’ont leurs pairs, et leur propre évaluation reflète en partie ces perceptions.  Exemple : accueillir avec beaucoup de bienveillance les feed-back qui vous sont proposés spontanément, et solliciter des feed-back régulièrement. Cela peut se faire au terme d’une réunion d’avancement, et surtout à la fin du projet.

4. L’état physiologique et émotionnel : il s’agit de l’évaluation de nos capacités, en nous basant sur les informations transmises par notre état intérieur. Exemple : faire un point régulièrement avec soi-même pour évaluer son degré de stress et d’eustress, et s’autoriser des « crises de calme » pour reprendre pied en cas de surchauffe.

La conjugaison de ces 4 sources doit nous permettre de cultiver notre Sentiment d’Efficacité Personnel au quotidien, et donc de gagner en efficacité sur l’ensemble de nos projets.

Et vous, comment faites-vous pour entretenir votre SEP ?